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Présentation

Ce blog présente mon voyage à vélo d'avril 2010 à avril 2011. Au départ projet de tour du monde sur 2 ans, par l'Asie et les 2 Amériques, il s'est finalement arrêté en Asie. C'est un voyage en solitaire, sur un vélo couché (Pioneer), que j'ai tenté de faire vivre a travers ce blog.
Bonne lecture.

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Asie

 

 

24 janvier 2011 1 24 /01 /janvier /2011 10:31

La traversée de la frontière s'est faite sans problème, Il paraît que dans l'autre sens, les autorités chinoises jettent a la poubelle tous les livres. Espérons que ce n'est pas le cas au poste frontière de Mengla (Laos) car sinon ils vont devoir mobiliser les tanks avant de réussir a me séparer de mes précieux livres !

 

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Mais ce coup-la, tout se passe bien. Une militaire vietnamienne garde même mon vélo pendant que je fait tamponner mon passeport. Une fois de l'autre coté, je retire quelques millions de dongs vietnamiens, trouve une petite guest house sympathique et me jette a corps perdu dans les rayons d'un supermarché en pensant retrouver des produits connus. La pèche est bonne : thon (abordable), chocolat, confiture, petits beurres et même galettes bretonnes (les biscuits, pas les galette de sarrasin, faut pas rêver quand même !). Par contre, pas de bananes, après les milliers de bananiers croises sur ma route. Il est d'ailleurs rare de voir les locaux manger des bananes, ce qui me fait penser que la production est essentiellement destinée a l'exportation. Quand une marchande voit passer un étranger devant son stand, elle lui montre d'ailleurs invariablement ses bananes.

 

Après un peu de couture et de lessive, je reprends la route... humide d'une pluie matinale. Mon linge est trempé et il va falloir rivaliser d'ingéniosité pour le faire sécher dans les jours a venir. La meilleure technique sera de le porter sur moi en roulant, voire de le mettre dans le duvet la nuit. Enfin, j'arriverai quand même avec du linge mouillé a Hanoï... Le temps est en effet toujours couvert et humide. La route est heureusement bitumée mais a la fin du premier jour, je veux bifurquer vers les montagnes, comme je vous l'avais annoncé, mais l'asphalte laisse immédiatement la place a une couche de boue rouge plus ou moins épaisse selon les endroits. Je fais 5 km et renonce, le vélo accumulant de gros blocs de boue au niveau des freins.

 

Je découvre durant les deux premiers jours des vietnamiens qui me font amèrement regretter les chinois et leurs célèbre « retenue ». Je reçois 100 ou 200 « hello » par jour. Des salutations qui ont plus a voir avec la démarche rituelle qu'avec la tentative de communication, puisque je suis en train de rouler, en pleine circulation, et que j'ai parfois dépassé celui qui me « salue » depuis 30m ou plus quand j'entends que l'on s'adresse a moi. Certains n'hésitent pas a me crier leur « hello » alors qu'un car ou un camion roule entre nous... Les enfants, s'ils sont les plus excusables, sont aussi les plus acharnés a ce petit jeu et ne s'arrêtent que lorsque vous leur avez fait un signe. 3 fois dans la même journée, des garnements ont poussé ou même tiré le vélo pendant que je montais une pente. Les adultes ne sont pas en reste avec au moins 4 ou 5 hommes qui essayent d'enfourcher le vélo sans même me demander la permission ou en ne faisant aucun cas de mon refus (désormais systématique, et pour cause !). J'en suis venu a coucher le vélo part terre lorsque je m'arrête dans un restau, car sinon le village entier essaiera de passer dessus, avec casse de la béquille a la clef... Enfin tout ca pour dire que si les vietnamiens m'apparaissent souriants, accueillants, serviables et sympathiques, certains sont aussi sans gêne et intrusifs que des azéris (et si vous avez suivi ce blog depuis le début, vous savez le peu de cas que je fais de ces derniers...). Ajoutez a cela la pire configuration spatiale pour un voyageur a vélo : une longue route traversant villes et villages sur des centaines de km avec des bâtiments de chaque coté tous les 100m maximum (baptisé « syndrome roumain » selon ma propre terminologie). Difficile de s'arrêter au bord de la route sans voir quelqu'un débarquer... Bref, le Vietnam, ca démarre mal ! Après 2 jours comme ca, je me mets en mode routier, avec musique dans les oreilles et en ne répondant plus aux « hello » compulsifs que lorsque je peux voir les gens dans les yeux.

 

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J'avale donc 366 km en 4 jours pour arriver a Hanoï. Je campe les 3 nuits, chaque fois dans une ambiance différente. La première, je reçois la visite sympathique mais envahissante de tout le voisinage et, a la nuit tombée, je finis par fermer la porte au nez des gens qui resteraient bien a regarder ce que je fais jusqu'au petit matin ! La seconde, je trouve par miracle un coin tranquille, dans une rizière a sec en contre bas de la route et ne suis dérangé que par une paire de buffles passant par la. La troisième, je sors in extremis d'une ville de 20 km de long et finis sous le stand d'un vendeur de thé absent, entre le fleuve et un échangeur routier, sans oublier la voie ferrée. Comme vous vous en doutez, la nuit sera plutôt bruyante... Je me lève tôt, juste a temps pour céder sa place au propriétaire des lieux qui s'installe rapidement avant l'arrivée du premier car de la journée.

 

En démarrant avant même 8h du matin, je finis la route qu'il me reste sans trop de problème et trouve l'auberge assez tôt. Non sans avoir tourné un peu car je n'ai qu'une carte de l'extrême centre... La circulation chaotique est plus dangereuse qu'en Chine mais on s'habitue vite et une fois qu'on s'est jeté dans le flot, le plus dur est surtout de se retenir d'incendier le type qui grille la priorité et les feux rouges devant vous (et une cinquantaine d'autres cyclos). Ici, c'est normal.

 

J'ai le temps d'aller a la poste, voir si mon « colis de Noël » est arrivé. A la place on me donne une lettre en vietnamien avec ce que je devine être la liste de ce que contient le paquet et un joli total de 80 euros de frais de douane a payer. Ce montant excédant largement la valeur du colis, je refuse l'arnaque et laisse livres, journaux, chocolat et tabac repartir vers l'expéditeur... Un grand merci a la poste vietnamienne pour cette tentative de racket. Je me venge dans un supermarché et d'ailleurs des le lendemain, je trouve des journaux, des livres et même du tabac et des feuilles. Donc tout n'est pas perdu mais c'est quand même dommage.

 

Le vieux quartier d'Hanoï est une véritable usine a touriste et moi qui ai l'habitude d'être le seul occidental des environs, je suis ici noyé dans la masse. De cette masse émergent comme par miracle Erwan et Caroline, deux français avec qui j'avais rapidement mais sincèrement sympathisé a Kunming. Ne voyageant pas a vélo, ils ont eu le temps de visiter le Laos entre temps et, désormais accompagnés de leur amie Julie, s'apprêtent a embarquer pour la baie d'Halong le lendemain. Après une après-midi a l'excellent musée ethnographique de la ville, je les rejoins donc pour 2 jours qui vont être tout simplement parfaits.

 

Arrivés après 4 ou 5 heures de voyage et presque autant de bus, car et bateaux, nous arrivons sur l'ile de Cat Ba ou le hasard nous fait écouter plus qu'un autre un patron d'hôtel qui nous propose exactement la formule que nous cherchions : départ immédiat sur un bateau traditionnel en bois (juste pour nous 4 !), nuit a bord, visites de grottes et kayac le lendemain, puis retour a terre et départ le matin suivant. Le temps de faire quelques courses, nous voilà donc en mer. Nous sommes a peine sortis du port de Cat Ba que nous en prenons déjà plein la vue. Les formations rocheuses caractéristiques de la baie d'Halong défilent devant nous.

 

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Hormis le détroit du Bosphore et la Caspienne, je n'ai pas vu la mer depuis le premier jour du voyage. Nous sommes aujourd'hui le jour 269 ! C'est vous dire si je suis aux anges de me retrouver ainsi en mer. Et qui plus est sur un beau bateau en bois, en excellente compagnie et avec un cuistot qui nous sers trois repas délicieux. La température est un peu fraiche et le ciel évidemment toujours couvert mais il ne pleut pas. La soirée se prolonge jusqu'à tard sur le bateau, apponté pour la nuit a une des fermes piscicoles qui sont nombreuses dans les parages. Assemblages plus ou moins étendus de planches et de polystyrène, avec une cabane abritant une famille en son centre.

 

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Le lendemain, comme prévus nous visitons 2 grottes aux formations calcaires impressionnantes, partons explorer des passages souterrains et des lagons cachés en kayak et nous faisons attaquer par des singes farceurs sur une plage. Plage de laquelle je me permets un petit bain pour rentrer au bateau. Sensation étrange que d'enlever 3 couches de vêtement, dont une polaire, pour se jeter a l'eau. Bref, nous aurions pu passer une semaine a explorer les environs mais il est ensuite temps de renter.

 

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Un petit coin de paradis 

 

 

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Un petit coin de paradis  et 4 petits malins bien contents d'y etre ! 

 

Le lendemain, les 3 amis partent pour la suite de leur périple vers le sud Vietnam tandis que je remonte a Hanoï (ou, oui, mon vélo m'a sagement attendu, pour la premiere fois que je le laisse ainsi !).

 

Je ne retrouve pas dans cette auberge la même ambiance que j'ai pu apprécier en Chine. Ici, comme dans toute l'Asie du Sud-Est d'ailleurs, l'essentiel de la population des auberges de jeunesse pour backpackers semble être constituée de jeunes australiens voyageant un mois ou deux, plus ou moins constamment en état d'ébriété. N'ayant toujours pas fait de rencontre, je saute le pas et me joins a une troupe qui part pour un restaurant ou l'on mange du serpent. La soirée est organisée par l'auberge, avec aller et retour en taxi. Je me retrouve donc en plein « tour » conçu et organisé pour des touristes-picoleurs. Nous commençons donc par manipuler une paire de serpents (sans dent), La sensation est vraiment très agréable et ne ressemble a rien d'autre : un peu glissant, froid et pourtant vivant. Nous entrons ensuite dans le restaurant et l'accompagnateur de l'hôtel (un touriste anglais de 24 ans embauché depuis 2 mois pour guider les autres touristes dans les tours organisés par l'auberge...) nous explique comment ca va se passer. Mais bon, comprendre un anglais qui a déjà dépasser sa première bière depuis un moment lorsqu'il s'adresse a 8 australiens du même age (ou plus jeunes) et dans le même état que lui, ce n'est pas toujours simple. Je comprends donc qu'il demande 3 « tueurs » et 3 « mangeurs » pour les 3 serpents qu'on va nous présenter. Je ne suis pas un sanguinaire, par contre je suis venu pour manger du serpent, donc me voilà désigner « mangeur ». La subtilités qui m'avait échappée, c'est que le « mangeur » mange le cœur du serpent encore vivant que le « tueur » s'est contenté d'ouvrir... Une fois arrivé a ce point la, il faut bien assumer. J'ai donc arraché a pleines dents le cœur d'un animal et, contrairement aux conseils de notre superviseur, bien mâché avant d'avaler. Et bien, comme sa viande, le cœur du serpent a un arrière goût de poisson pas désagréable... mais je préfère définitivement la viande cuite... Ont suivi un shooter d'alcool de riz au sang de l'animal, un autre a sa bile (étrangement le meilleur des deux !) et 6 plats différents de viande de serpent ainsi qu'un nombre indéfinissable de shooter « normaux ».

 

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Deux serpent et une australienne en short.

 

Immortalisé par le film « La plage », boire du sang de serpent est devenu un des passages incontournables du jeune backpacker-teufeur en Asie du Sud-Est. J'ai donc sans trop m'y attendre sacrifié a la tradition. Après un tel départ, le reste de la nuit a été tout aussi agitée bien que plus classique.

 

Je me repose donc depuis en préparant mon départ : nettoyage, courses diverses. Il me reste bien des merveilles a découvrir au Vietnam et l'ambiance d'Hanoï n'étant pas inoubliable, je ne serai pas fâche de repartir... Demain... ou après demain... ;)

 

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23 janvier 2011 7 23 /01 /janvier /2011 10:29

 

C'est donc avec Magnus, norvégien de 21 ans, que je repars de Kunming en direction des fameuses rizières en terrasses des Hani. Ce peuple est considéré comme l'inventeur de cette technique permettant de cultiver du riz humide sur les pentes des montagnes.

 

Mais un peu plus de 300 km nous séparent encore de cette région. Et 300 km, pour Magnus, c'est 3 jours. Comme la photo le prouve, il est ridiculement chargé et file comme l'éclair. Le terrain n'est pas trop montagneux, heureusement, donc il ne m'attend pas trop.

 

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Après une sortie de ville classique (comprendre “en travaux”), on se repère tant bien que mal a la boussole pour filer plein sud. Les paysages réservent quand même quelques belles surprises, comme des retenues d'eau parmi les collines, mais après une belle redescende, a la fin de la journée, on peine pour trouver un coin ou planter la tente. Chaque pouce carré de terrain est occupé et on finit a proximité de la route principale, entre un a pic et un bâtiment militaire. D'où sans doute les gens qui sont passés au milieu de la nuit en demandant ce qu'on faisait la, mais qui n'ont pas insisté après mon « wo-meun sheu fago len », ou « nous sommes français » dans mon chinois expérimental.

 

Bien sur j'ai réparé une crevaison au milieu de la journée, histoire de ne pas perdre les bonnes habitudes...

 

Rouler avec un nouveau compagnon, c'est a chaque fois découvrir de nouvelles façon de faire. En étant aussi peu chargé, et avec une petite tente cercueil en guise d'abris, Magnus préfère évidemment au camping les petits hôtels, voire le « j'irai dormir chez vous ». On vise donc la prochaine ville moyenne, Jianshui, pour ce trouver un hôtel. Après 10 km a tourner dans le centre pour trouver celui que m'avaient conseillé Éric et Lydie, passés la quelques jours plus tôt, on finit par se prendre le premier qui passe. De toute façon ce n'est que pour une nuit et ils se ressemblent un peu tous.

 

Nous dinons dans un restau ou toute la cuisine vient nous admirer manger. Il faut dire que Magnus, qui aime manger épicé, a demandé du piment a un cuistot, qui lui amène ce qui se fait probablement de plus fort. Magnus s'étrangle sous les rires de tout le monde, et le regard bienveillant de Mao. D'une table a coté, un chinois viendra lui offrir une cigarette et une bière pour fêter ca !

 

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Après la réparation d'une nouvelle crevaison, devant l'hôtel, nous repartons pour un itinéraire un peu plus montagneux. Magnus me lâche dans la montée (en attrapant un camion, comme il a l'habitude de le faire des que l'occasion se présente). De1250m a 1950m environ. Une fois au sommet, une descente sans fin m'emmène jusqu'à 200m, sur les rives du « fleuve rouge », d'abord a travers les nuages puis avec des vues magnifiques sur les vallées tout autour. Une telle descente m'entraine jusqu'à Yuanyang (Nansha), ou je retrouve Magnus, qui a eu le temps de somnoler en m'attendant. Nouvel hôtel, et nouveau restau, la spécialité du coin : un barbecue en pleine rue. Très sympa. Si Magnus m'apprend a chercher des hôtels le soir, je lui apprends en contre parti a manger dans les gargotes a midi (et du coup le soir aussi), alors qu'il se contentais habituellement de nouilles instantanées 3 fois par jour. L'occasion de varier son régime, et de faire de sympathiques découvertes culinaires ! La propriétaire d'un petit restau refuse même que l'on paye, sans que l'on réussisse a comprendre pourquoi.

 

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Avec tout ca, on a fait 297 km en 3 jours. Il nous reste en 30 pour remonter a Yuanyang (Xinjie), situé a 1700m d'altitude, sur le versant opposé. Vers 1000m, on rentre dans la brume (ou les nuages, comme vous voulez), pour ne plus la quitter. L'arrivée dans la ville se fait avec 20m de visibilité. C'est le jeu. A mettre de l'eau partout dans les champs, il faut bien que ca fasse de la brume. L'endroit a beau être un des incontournables du tourisme au Yunnan, il faut avoir de la chance avec la météo pour en profiter pleinement.

 

Le lendemain est consacré au repos. On visite la ville et, en milieu de journée, le soleil se montre enfin. Retenez bien cette date, c'est la dernière fois que je l'ai vu ! On profite donc de quelques belles vues depuis cette ville accrochée a sa montagne.

 

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Mais le lendemain, en repartant, le temps de de nouveau brumeux pour ne pas dire pluvieux tellement l'humidité est lourde dans l'air. La veille, j'apprends grâce a internet que ma mère venait de se casser une jambe sur les trottoirs de Nantes, et ce matin, mon inconscient, par désir de solidarité avec elle sans doute, m'offre une chute spectaculaire dans les escaliers de l'auberge. Des jurons, de la douleur, un souverain mépris pour ces gens qui construisent des escaliers extérieurs en carrelage dans une région humide en permanence... mais rien de cassé ! Le privilège de la jeunesse sans doute, et un petit paquet de chance.

 

Magnus et son compagnon, qui nous a rejoints hier, partent devant, non seulement parce que ca monte encore mais aussi parce qu'ils doivent quitter la Chine pour le Laos avant le 14 janvier, et autant vous dire que ca va être sportif. Un dernier adieu, un échange d'adresses email et ils attrapent chacun un camion. Me revoilà seul sur la route.

 

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Après un col boueux, ca redescend à 600m. Je quitte la route principale a cet endroit pour piquer a l'est, puis au Nord, pour retrouver les berges du fleuve rouge qui file vers le Vietnam. Eric et Lydie m'ont conseillé d'éviter de longer ce fleuve car un énième barrage est en construction et la route est a la limite du praticable sur 60 km. Je me lance donc dans une belle boucle. Si la route est correcte, la météo par contre a décidé que je n'avais pas vu de pluie depuis longtemps. Il se mets donc a pleuvoir. Un peu ce jour, puis en continue a partir du lendemain matin, pendant presque 3 jours, c'est a dire jusqu'à ce que je sorte des nuages en descendant définitivement de la montagne pour retrouver le fleuve et son altitude ridicule.

 

De ces 3 jours, je ne verrai pas grand chose du paysage, pourtant superbe, vues les montées qui s'enchainent. Je vois des bananiers par milliers, mais pas ou peu de vues spectaculaires. Il faut bien avancer, donc je pédale. Les deux évènements marquant vont être le décès de mon matelas gonflable (un term-a-rest, une marque qui fait pourtant l'unanimité pour sa qualité) et une nuit sous un préau, avec l'incontournable visite des enfants du coin. Les visages font de plus en plus typés et annonce l'Asie des tropiques. Les costumes traditionnels sont d'une grande diversité et souvent colorés.

 

Je ressors donc de ces montagnes tout crotté et un peu déçu. J'ai monté a trois reprises plus de 1000m de dénivelé dans une des régions les plus belles de Chine et je n'ai presque rien vu... On ne peut pas prévoir ces choses la et de temps en temps, il faut accepter les coup du sort.

 

Voilà la meilleure photo que j'ai réussie a prendre :

 

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Je vous propose quand même de vous rattraper, comme moi, en allant faire un tour sur ce lien :

 

http://images.google.com/images?hl=en&gbv=2&tbs=isch%3A1&sa=1&q=rice+terraces+yuanyang&aq=f&aqi=&aql=&oq=

 

C'est pas mal, mon ?

 

Après cet épisode, il ne me reste plus qu'a avancer tranquillement vers la frontière. Je me fais 2 matinées de mécanique. Deux crevaisons, bien entendu, plus nettoyage, graissage, changement des patins de freins arrières et qui se sont usés entièrement en 7 jours seulement. Au moins, je ne pourrais pas les soupçonner d'avoir creuser mes jantes ceux-la... Mon dérailleur arrière est de nouveau difficile a régler. La dernière fois que cela est arrivé (Kirghizistan), le câble avait fini par céder, donc cette fois-ci je prends les devants et le change, ainsi que la gaine, que j'avais justement du découpée lors de la précédente réparation. Le câble n'était pas près (ou prêt?) de céder mais par contre il était tout rouillé donc je change tout ca (oui, j'avais une gaine de rechange dans mes sacoches depuis Urumqi) et la, miracle, je découvre des changements de vitesses d'une douceur incroyable. Tout roule bien... jusqu'à la prochaine avarie !

 

Mon visa vietnamien commence le 14 janvier (que j'entre dans le pays ce jour la ou pas d'ailleurs !). J'y arrive donc ce jour, dans l'après-midi. Et le reste appartient a un autre pays, donc un autre message !

 

Je quitte la Chine sans trop y penser car j'y reviens dans quelques mois, mais une chose est sure, j'ai énormément apprécié ce pays, avec ses qualités et ses défauts. 

En parlant de ca. Quelqu'un me disait que le pays avait l'air propre sur mes photos. Voici donc un aperçu d'une rivière qui traverse une petite ville. Vision tout ce qu'il y a de plus normale, malheureusement.

 

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Je vous laisse pour aujourd'hui, mais la suite viendra très vite !

 

Merci pour vos nombreux messages. C'est toujours un plaisir.

 

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Bon je peux pas finir sur la photo precedente quand meme...

 

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14 janvier 2011 5 14 /01 /janvier /2011 10:28

Salut a tous !

 

Je viens d'arriver au Vietnam. Ca faisait longtemps que je n'avais pas franchi une frontiere, ca commencai a me manquer ! D'un autre coté je commencais a me debrouiller en chinois (disons que je pouvais entrer dans un restaurant et commander des nouilles sautees ou du riz saute !) et la il va falloir tout reapprendre dans une langue qui n'a pas l'air evidente...

 

Enfin, je ne vais pas tout vous raconter ici. Ca attendra Ha Hoi, dans une semaine a peu pres. Sachez seulement que je me suis tapé de la pluie (beaucoup), que mon matelas a rendu l'ame et que j'ai eu mon lot de crevaisons... Mais maintenant que la pluie est partie, que mes affaires sont (presque) seches, que je suis douché, que mon velo a une nouvelle gaine de derailleur arriere "qui fait toute la difference" et qu'un nouveau pays m'accueille a bras ouverts, ca va mieux !

 

Je repars demain a l'assaut des montagnes situees au Nord d'Ha Noi, histoire de visiter quelques coins sympas sur la route.

 

Merci pour vos commentaires.

 

A plus !

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3 janvier 2011 1 03 /01 /janvier /2011 01:55

Bonjour a tous et bonne annee !

 

Merci pour tous vos messages et commentaires.

 

Merci de suivre mes modestes aventures, elles prennent une saveur plus interessante a chacune de vos connections.

 

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Je suis toujours a Kunming. Je devais repartir ce matin. 12 jours, ca commence a faire. J'ai passé Noel et le nouvel an au meme endroit. J'ai fait tout ce que j'avais a faire. Tout etait pret. Visas en poches, courses faites, lessive et entretien du velo a jour. Un petit mail aux parents et je decolle !

 

Mais ya des jours comme ca, on ne voudrais pas aller au boulot. On se sent flemmard, on voudrais ne rien faire, surtout pas quelque chose qu'on avait prevu hier. Juste un bouquin, un DVD, une discussion imprevu avec un enieme voyageur de passage. Manger uniquement des plats que l'on a deja commandé, dans un restaurant ou on a deja ete de nombreuses fois. Dans ma nouvelle vie de nomade, les occasions de me sedentariser volontairement sont rares. C'est toujours a cause de visas ou autres tracasseries...

 

C'est decidé ! Alors que tout devrait me poussez a reprendre la route aujourd'hui, je fais greve ! Tiens, je vais leur dire ca a l'auberge : "le francais est en greve !", ca va les faire rigoler !

 

Bon, je suis au courant que vous beaucoup d'entre vous, les vacances sont terminées et que vous envoyer au visage un tel manifeste de feignantise, le lundi de la reprise, c'est un peu salaud, pour ne pas dire terroriste !

 

Je m'en excuse et suis pret a accepter vos remontrances indignées. D'un autre coté, si cela peut vous faire lever le pied et vous donner des envies d'ecole buissoniere, considerez ca comme mon cadeau pour la nouvelle annee !

 

Et rassurez-vous. Comme il y a une justice dans ce bas monde, alors que la journee s'annonce ensoleillée, je vais probablement partir sous la pluie demain matin...

 

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27 décembre 2010 1 27 /12 /décembre /2010 03:01

 

Je vous avais laissés a Emeishan. J'en repars avec de grosses courbatures de marcheur, mais pas trop gênantes pour faire du vélo. La route monte rapidement de 500 a 1000m d'altitude pour remonter a 1100... pour redescendre a 600 ! Le coté descendant de la route est trempé par les camions et les bus qui arrosent leurs roues en continue, pour éviter que les freins chauffent ! Moi qui croyait entamer la montagne aujourd'hui, je passe ma journée dans les cotes pour finalement gagner pas grand chose. Mais dans la seconde descente, je comprends pourquoi la route a tellement monté :

 

RIMG4826Un beau barrage comme la Chine moderne aime a en produire.


J'ai au moins gagné de belles vues. Vers la fin de la journée, je prends une bifurcation et commence a remonter un cours d'eau parsemé de petits villages perdus. Les cultures sont un peu moins omniprésentes et je retrouve enfin le plaisir du camping sauvage.

 

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Le lendemain, ca grimpe toute la journée, mais sans redescendre cette fois-ci. Je pénètre petit a petit dans une autre Chine. Villages en terre sèche, costumes traditionnels. Même la langue ne ressemble plus trop a du mandarin. Je me fais suivre sur des centaines de mètres par des marmots qui rentrent de l'école (et comme ca monte, ils n'ont aucun problème pour marcher a ma hauteur tant que leur curiosité n'est pas assouvie, ce qui n'est encore jamais arrivé a ma connaissance...



Le jour suivant, je pense en avoir pour environ 15 km de montée avant de redescendre dans la vallée suivante. Je pars donc tranquillement, après avoir réparer le câble de mon compteur, mangé par un animal ou un pincement dans la direction. Je monte de 1500 a 2200, ou je commence a entrer dans la brume fantomatique des nuages. Pas de gargote de nouilles dans les petits hameaux que je croisent (au début, car après je ne croise plus grand chose !). Je grignote donc toute la journée. Ça grimpe toujours mais le mauvais bitume laisse la place a de la terre et des cailloux, qui, en raison de l'humidité ambiante, se transforment rapidement en boue. Les heures passent, et les kilomètres défilent peu, et ca grimpe toujours. Je suis obligé de faire 2 pauses pour réchauffer mes pieds car les inclinaisons combinées de la route et celle de mon corps sur le vélo font qui le sang afflue difficilement vers les orteils, qui s'engourdissent dangereusement. Je commence a me dire que je vais peut-être camper avant le sommet (même si aucun coin assez grand pour accueillir ma tente n'est encore apparu sur cette route a flan de montagne...) quand je vois passer devant moi elephantman sur une moto. Un type avec un visage énorme dont les formes sont entrainées vers le bas, laissant apparaître les gencives, comme dans les films de zombies... Ok. Je garde mon sang froid malgré un petit passage a vide des battements du cœur ! Il ne me fait heureusement pas la courtoisie de s'arrêter ! Je repars donc en me demandant si c'est vraiment une bonne idée de s'enfoncer autant dans les profondeurs de la montagne... Heureusement, je croise également un camionneur dont j'arrive a obtenir une information rassurante : le sommet est a 2 km. La limite pluie-neige est franchie. La brume toujours plus épaisse a transformé les plantes en décorations de Noël toutes blanches et, moins marrant, la boue a gelée. Après une ou deux glissades, je me résous a pousser le vélo. Pas longtemps car le col se révèle enfin, a 3000m ! Il est 17h passées, l'heure de se pauser. Je prends une petite photo sans trainer, fais le plein d'eau a une petite cascade et repars rapidement de l'autre coté pour trouver moins d'humidité et des températures plus clémentes. La boue dégèle rapidement, et la stabilité du vélo est heureusement excellente, ce qui me permets de redescendre un peu avant de me poser, dans un endroit pas mal du tout qui plus est.

 

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Journée épique ! 1500m de dénivelé grimpés (c'est mon record, mais je ne compte que du plus bas au plus haut), en 40km (35 de montée) et 5h31minutes... J'ai bien cru ne jamais voir arriver ce col. Une bonne plâtrée de pâtes et au dodo, par 2°C sous la tente.

La dernière aventure de la journée consiste a tenté de faire fuir un animal non-identifié tournant autour de la tente. Je m'endors avant qu'il aille voir ailleurs mais au matin pas de dégât.

 

Bon, maintenant, ca va redescendre ! Effectivement, j'avance bien plus vite aujourd'hui. Je recroise a nouveau des villages, et des villageois hauts en couleurs. Costumes traditionnels pour certaines femmes, coiffes dignes de la princesse Amidala. Capes de feutres, boucle d'oreilles et turban pour les hommes. Je déjeune dans une petite échoppe avec riz, chaux et tofu. La ville moyenne sur laquelle je comptais pour refaire mes provisions est en fait a 2 km de ma route (et en montant évidemment), donc je me ravitaille au bord de la route. Devant un de ces petits magasins, un homme essaye par 2 fois d'enfourcher mon vélo, malgré mon interdiction, je repars donc sans rien acheter et retente le coup 200m plus loin. C'est cette fois-ci une jeune fille en train de faire ses devoirs qui me vend gentillement nouilles déshydratées et biscuits. Une grand mère s'extasie littéralement devant ma barbe en me demandant si je suis « muslim ».

Le soir venu, je plante la tente dans un petit coin de paradis avec vue sur la cascade et le village a flan de colline, sur le versant d'en face, sous le regard des voisins, une femme et son fils tout craintif.

Le même me regarde plier le lendemain en pelant la clémentine que je lui ai donné.



Aujourd'hui, c'est jour de marché, et les 10 km qui me séparent du bourg voisin sont remplis de villageois trottant vers ce centre d'échange, qui avec un mouton ou une chèvre, qui avec des légumes. Certains avec un panier vide destiné, j'imagine, a être rempli.

Je fais moi-même quelques provisions de délicieuses clémentines et d'œufs durs. Je demande a quelques femmes en costumes traditionnels si je peux les prendre en photo. La plupart refusent, gênées de n'être pas complètement parées. L'une d'entre elles accepte... et passent une demie heure a finir de se préparer (et surtout a se regarder dans la glace en fait). Je poireaute en rigolant avec les jeunes qui m'entourent et obtient finalement ma photo.

 


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La belle est toute gênée de posée malgré mes compliments.

Je suis redescendu jusqu'à 1400m et remonte a 2200. Dans la montée, et au soleil, je roule en tee-short. C'est la première fois depuis le Kazakhstan (mais ca n'avait durer qu'une journée). La nuit, ca retombe a 3°C.

Je traverse une ville et fait un beau plein de victuailles : 1kg de clémentine, 500g de madeleines et 500g de biscuits. Et oui, il n'y a pas de pain digne de ce nom en Chine mais il y a des biscuiteries artisanales pas mal du tout dans certaines endroits !



Au matin, je répare une crevaison causée par une pointe en ferraille. J'ai une demie douzaine de jeunes spectateurs qui retardent leur arrivée a l'école pour me voir faire le shadock (pomper).



Je monte de 2100 a 2600m et cherche ma bifurcation mais la carte ne correspond pas trop a la réalité. Je demande deux fois mon chemin et on me dit a chaque fois de continuer sur la route principale. Je grimpe donc encore et arrive finalement après le bon nombre de km au bon village mais la, pas de bifurcation. Je continue mais perds rapidement tout espoir de trouver cette petite route. La voie principale m'entraine donc vers un détour d'une bonne journée et surtout beaucoup d'effort. Je finis l'ascension a 3240m, dans dans lacets venteux interminables et redescends avec des vues superbes sur la vallée, son lac et les 4 plans de montagnes au loin, dans la brume. Le soleil de face empêche toute photo donc ce n'est que pour mes yeux !



Le lendemain, je descends 1000m, fais le tour d'un lac et remonte 1100m avant de redescendre 1300m. 96 km et 6h22. De belles vues et la sensation de faire un peu le yoyo sur ces montagnes. Je finis par me trouver un petit coin au bord de la rivière, la nuit tombante. Il pleut un peu pendant la nuit, mais au matin la tente est sèche.

 

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La route monte pas mal (au moins 700m de dénivelé positif dans la journée) pour un tracé sensé suivre une rivière. Les paysages sont chouettes. Les cultures jouent a s'étendre dans le lit de la rivière ou sur les terrasses aménagées a flan de montagne. Je me jète sur le premier restau que je vois vers midi car hier je me suis fait avoir et je n'ai pas pu en retrouver un après 11h30. Mais ici, on m'amène sans discussion un bouillon épicé dans lequel flotte tous les abats d'une chèvre fraichement tuée. Je me contente donc de riz et des 2 ou 3 morceaux de viande qui s'étaient perdus.

 

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Une "gargotte" parmi d'autres.

 

Le lendemain, j'arrive en 20 minutes a la fin de cette vallée et prends une bifurcation (comprenez : ca recommence a grimper !). Parti de 600m je roule 5h et 24 minutes pour faire... 38 km ! Soit une moyenne imbattable de … 7.04 km/h ! Je bats également le record de l'autre jour avec 1600m de dénivelé positif car je me pose a 2200m sans avoir atteint le col. Mais lieu de suivre plus ou moins logiquement le cours d'une rivière, l'itinéraire d'aujourd'hui serpente sur les crêtes. Outre le fait que ca me chance un peu (car, croyez le ou non, je commence a en avoir assez des remontées et descentes de gorges), j'expérimente la sensation grisante de rouler au sommet, avec un paysage de chaque cote de la route.

Autre évènement de la journée, c'est l'anniversaire de ma mère. Mais ce n'est pas dans les petits hameaux que je croise ces temps-ci que je vais pouvoir passer un coup de fil ou envoyer un mail... Ha le mauvais fils !

Après une bonne nuit de sommeil qui ne suffit pas tout a fait a évacuer la fatigue de la veille, je trouve le col 150m plus haut. Ma carte indique une sortie des montagnes et une arrivée dans la plaine. En réalité je roule toute la journée sans voir vraiment de plat. Les montées et descentes sont juste moins franches...



Je m'engouffre dans de petits défilés venteux pour finalement enchainer les collines et les cirques. Encore une crevaison, du cette fois a un gros bout de verre pointu. Et encore un plat de pâtes a la chèvre bouillie (mais pas les abats, juste des morceaux mêlant systématiquement viande, gras et os), Ce n'est qu'a 18h passées que je me décide a quitter la route principale pour chercher un endroit a l'abri de la circulation. Je campe sur la terre mais avec une vue somptueuse sur un lac cerné par les montagnes :


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La journée suivante, j'ai plus de chance que la dernière fois dans mes recherches de raccourcis et je bifurque sur une petite route qui prend plein sud vers la frontière Sichuan-Yunnan. En fin de journée, je suis toujours a une altitude raisonnable (1800m) quand j'arrive au bord d'un véritable gouffre. Un canyon asséché et très profond qui semble avoir déchirer la terre avec une violence inhabituelle.

 

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Je me lance sur cette route fantastique taillée dans le flan de la montagne pour arriver rapidement au vrai canyon, pas du tout asséché celui-la et séparant les deux provinces. 20 km de descente avec des vues a couper le souffle pour finalement arriver en bas, sur le pont enjambant la rivière, a 950m d'altitude seulement.


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Je suis au Yunnan ! Après une petite remontée pour me sortir de la drôle de ville située sur la rive sud et dont l'activité hégémonique semble être la production de cailloux, je campe la, avec vue sur le versant d'en face, si proche, et ces lacets sur lequel je roulais un peu plus tôt. C'est pour des surprises comme ca que le voyage vaut le coup. Rouler, rouler, rouler et tomber sans s'y attendre sur un paysage fantastique. Il n'y a que le voyage avec un véhicule autonome qui permet ca (a pied, a vélo, a moto...). C'est la récompense suprême de ceux qui sortent des itinéraires touristiques.



Après un telle descente, je sais qu'il va me falloir remonter. Je m'engouffre rapidement dans un vallon en espérant que ca ne remonte pas plus haut que de la d'où je viens... Et ben si ! Je n'arrive en haut (2350m) qu'a 14h.

 

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Après ca, je pense redescendre, mais non, c'est une succession de vallées plus ou moins plates qui m'emmène vers Kunming. L'objectif d'y arriver le lendemain est irréalisable donc je passe encore 2 jours a pédaler dans le nord Yunnan pour arriver finalement dans la capitale le 22 décembre, vers 14h.

Je dois avouer que j'avais hâte d'arriver, et pas seulement parce que mon visa chinois arrive a expiration le 25. Ces 14 jours de vélo ont été très vallonnés et je suis un peu fatigué de grimper. J'ai fait 8 jours a 1000m ou plus et en tout cas jamais moins de 500m.

Il faut aussi dire que depuis la guest house de Sim's, a Chengdu, j'ai découvert le plaisir de trainer dans ces endroits de passages qui sont riches en rencontres et ou tout est prévu pour faciliter la vie des voyageurs. La perspective d'être coincé quelques jours a Kunming est donc loin de me déplaire. Sans compter les incontournables de chaque étape : lessive, blog, mécanique, couture ou réparations diverses...



En tout cas, ces 2 semaines m'auront permis de découvrir une région de moyenne montagne et sa population qui ne voient pas souvent passer de touristes (et pour preuve : entre Emeishan et Kunming, il n'y a pas une ligne dans le Lonely Planet).

 

 

DATE




Moyenne Ville Nuit Vélo
8/12/2010 0 km 0 h 0
Emeishan Dortoir
9/12/2010 71 km 5 h 44 12.38
Camping sauvage
10/12/2010 57 km 5 h 51 9.74
Camping sauvage
11/12/2010 40 km 5 h 31 7.25
Camping sauvage Réparation du fil du compteur
12/12/2010 87 km 4 h 46 18.25
Camping sauvage
13/12/2010 52 km 5 h 9 10.1
Camping sauvage Reréparation du fil du compteur
14/12/2010 62 km 5 h 33 11.17
Camping sauvage Crevaison pneu avant
15/12/2010 96 km 6 h 22 15.08
Camping sauvage Resserrage du jeu de direction
16/12/2010 93 km 6 h 10 15.08
Camping sauvage
17/12/2010 38 km 5 h 24 7.04
Camping sauvage Crevaison pneu arrière
18/12/2010 73 km 6 h 37 11.03
Camping sauvage Crevaison pneu avant
19/12/2010 97 km 6 h 33 14.81
Camping sauvage
20/12/2010 80 km 7 h 23 10.84
Camping sauvage
21/12/2010 98 km 7 h 14 13.55
Camping sauvage
22/12/2010 59 km 3 h 44 15.8 Kunming Dortoir

 

 

Voilà pour ces 15 derniers jours de route. Depuis, je suis d'abord descendu au Hump, ou j'ai rencontré rapidement des gens sympas mais après 2 nuits j'ai changé pour le Cloudland, une auberge plus chaleureuse et un peu moins « usine a touristes ». J'ai fêter Noël la-bas, avec petits jeux, bonnet de père Noël pour tout le monde et pâtisseries maisons... et... et surtout ... du Pastis ! 7 mois de sevrage. Imaginez le choc pour mes papilles ! A consommer avec modération bien entendu...



J'ai également dévaliser (avec modération aussi, vus les tarifs) les rayons « import » de Carrefour : confiture, petits écoliers au chocolat noir et même une petite boite de 3 ferrero qui ne sont même pas arrivés jusqu'à l'auberge !

Enfin c'est Noël quoi !

 

Profitez bien de vos bons repas. Bonnes fêtes a tous.

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25 décembre 2010 6 25 /12 /décembre /2010 01:32

TURQUIE








7/07/2010 J 72 89 km 5 h 55 15.04
Camping sauvage
8/07/2010 J 73 49 km 2 h 55 16.8
Camping sauvage
9/07/2010 J 74 70 km 4 h 28 15.67
Camping sauvage
10/07/2010 J 75 78 km 5 h 7 15.24 Istanbul Dortoir
11/07/2010 J 76 0 km 0 h 0
Istanbul Dortoir
12/07/2010 J 77 0 km 0 h 0
Istanbul Dortoir
13/07/2010 J 78 0 km 0 h 0
Istanbul Dortoir
14/07/2010 J 79 0 km 0 h 0
Istanbul Dortoir
15/07/2010 J 80 0 km 0 h 0
Istanbul Dortoir Installation de la roulette guide-chaine
16/07/2010 J 81 0 km 0 h 0
Istanbul Dortoir
17/07/2010 J 82 20 km 1 h 44 11.54
Camping sauvage
18/07/2010 J 83 68 km 4 h 20 15.69 Iznic Camping sauvage Casse de la chaine
19/07/2010 J 84 69 km 4 h 24 15.68 Bilecik Camping sauvage
20/07/2010 J 85 35 km 3 h 15 10.77
Camping sauvage Renfort et fixation des tubes de chaine
21/07/2010 J 86 101 km 5 h 41 17.77 Eskisehir Camping sauvage
22/07/2010 J 87 60 km 4 h 6 14.63 Ayazini Camping sauvage
23/07/2010 J 88 87 km 4 h 48 18.13 Afyon Camping sauvage
24/07/2010 J 89 92 km 5 h 58 15.42
Camping sauvage
25/07/2010 J 90 94 km 5 h 35 16.84
Camping sauvage
26/07/2010 J 91 96 km 5 h 39 16.99 Cihanbeyli Camping sauvage Casse de la béquille ( *»##*&%*@!!)
27/07/2010 J 92 108 km 6 h 12 17.42
Camping sauvage Casse de la béquille réparée..
28/07/2010 J 93 41 km 3 h 6 13.23 Belisirma (Ilhara) Camping payant
29/07/2010 J 94 87 km 6 h 8 14.18
Camping sauvage
30/07/2010 J 95 75 km 5 h 32 13.55 Goreme Camping sauvage
31/07/2010 J 96 64 km 4 h 52 13.15
Chez l'habitant
1/08/2010 J 97 41 km 2 h 30 16.4 Kayseri Transport
2/08/2010 J 98 121 km 7 h 6 17.04 Erzurum et Tortum Camping sauvage
3/08/2010 J 99 28 km 1 h 25 19.76
Camping sauvage Changement des patins arrière
4/08/2010 J 100 76 km 5 h 43 13.29
Camping sauvage
5/08/2010 J 101 5 km 0 h 18 16.67
Chez l'habitant
6/08/2010 J 102 72 km 7 h 32 9.56 Gole Camping sauvage
7/08/2010 J 103 55 km 3 h 43 14.8
Camping sauvage Redécoupage de la gaine de dérailleur avant
8/08/2010 J 104 73 km 5 h 59 12.2
Camping sauvage Remplacement de la pile du compteur
9/08/2010 J 105 93 km 6 h 49 13.64 Damal et Posof Camping sauvage

 

TOTAUX TURQUIE
34 jours 1947 km 130.83 h 28 jours roulés
Moyennes : 69.54 km/jours

4.67 heures/jours

14.88 km/h











CUMUL : 6830 km
105 jours

74.24 km/jours
15.19 km/h
92 jours roulés

4.89 heures/jours
449.67 h







 

schema repartition nuit 1

 

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22 décembre 2010 3 22 /12 /décembre /2010 09:21

Les videos d'Eric sont en ligne.

 

Regalez-vous en cliquant ICI.

 

Et imaginez ce tunnel sans les lumieres...

 

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J'en profite pour preciser que les photos commencant par DSC et IMGP dans les albums Chine et Kazakhstan sont d'Eric. Rendons a Cesar...

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22 décembre 2010 3 22 /12 /décembre /2010 09:10

Bonjour a tous.

 

Je viens d'arriver a Kunming. Tout va bien. J'ai beaucoup roulé, beaucoup grimpé, mais j'y suis arrivé !

 

Je vais rester la une dizaine de jours, pour refaire un dernier visa chinois et faire celui du Vietnam. L'occasion de recharger les batteries et, biensur, de vous concocter un sympathique récit de mes aventures dans ces montagnes perdues du sud Sichuan.

 

En attendant, profitez bien de notre gastronomie francaise, qui me manque plus que je ne saurais dire !

 

Bonnes fetes a tous.

 

A tres bientot.

 

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8 décembre 2010 3 08 /12 /décembre /2010 05:53

 

 

Salut a tous.



J'ai passé 10 jours a Chengdu. Une grande ville chinoise qui ressemble plus ou moins a toutes les grandes villes chinoises. Je n'ai pas trop couru les alentours a la recherche de visites touristiques. J'ai surtout profité des rencontres avec les autres voyageurs, des restaurants ou du marché a proximité. Il faut dire que l'auberge était tellement accueillante. J'ai même regardé quelques DVD sous la couette. Des vrais vacances !



J'y ai retrouvé Noémie, française croisée a Baku au mois d'aout, puis a Xiahe une semaine auparavant. Et biensur des cyclos, comme Martin, uruguayen rentrant dans son pays depuis Barcelone et ayant atteint Chengdu UNIQUEMENT en vélo, ou Tobias, venant d'Allemagne accompagné de son ours-rider :


RIMG4663



Et bien sur les chaleureux hollandais, Aziza et Yorma, sur les routes depuis un an et demi.



Le fondateur de l'endroit, un baroudeur singapourien nommé Sim, nous a même invité (au sens plein du terme), moi et les autres cyclos, dans un superbe restaurant végétarien de la ville. On a ainsi pu gouter a la cuisine chinoise raffinée. Et du coup, on l'a invité a notre tour dans un restaurant de cuisine sichuannaise particulièrement bon. Entre les deux, on a été se faire une fondue chinoise, pas mal non plus. Bref, de belles découvertes gastronomiques, car même si on ne sais pas toujours ce qu'on mange, c'est souvent très bon.

 

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Voila a quoi ca ressemble

 

 

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Mais si, puisque je vous dis que c'est tres bon !

 

On a quand meme ete voir un spectacle d'opéra sichannais. Le bilan est mitigé. Les costumes était superbes, les chorégraphies bâclées et la musique pas toujours tendre pour nos oreilles occidentales, mais il y a eu de beaux moments de poésie, notamment grâce au spécialiste des ombres chinoises et au marionnettiste.



Autre événement du séjour, j'ai craqué et acheté un Mp3. Parti avec un cahier de chanson et mes piètres talents de chanteur-siffleur-fredonneur pour seule musique, je commençais a être sérieusement en manque. J'ai donc acheté cette petite boite avec 2 écouteurs et je redécouvre le plaisir de la musique.




RIMG4645

Tentative de petit déjeuné français, grâce a notre ennemi juré : Carrefour !



Après ces 10 jours, il a bien fallu reprendre la route car mon nouveau visa d'un mois, entamé par la semaine pendant laquelle je l'ai attendu, n'est pas éternel. J'ai roulé deux jour a fond dans un décor de plaine ou chaque centimètre carré est utilisé pour l'habitat ou les cultures. 85Km le premier jour, en étant parti a midi, et 123 le deuxième, pour atteindre Leshan. Trouvé un endroit pour campé s'est révélé impossible et j'ai du demander a une habitante si je pouvais occuper un bout de son jardin ou tenait a peine la tente.


RIMG4701

Au matin, je répare ma roue arrière (encore crevée) avec l'aide d'un apprenti.



A Leshan, je n'ai pas trouvé mieux qu'un hôtel pas sympa a 9 euros la nuit. J'ai donc visité le Bouddha géant dans la matinée pour partir ensuite pour Emei Shan.

En face de Leshan, situé a la confluence de 2 larges rivières, se trouve taillé dans la paroi la plus grande statue du monde, un Bouddha assis de 71m de haut sur 25 de large. Un beau bébé, quoi !


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En haut a droite, on peu appercevoir quelques tetes de touristes...

Les temples alentours sont moins sympa que chez les tibétains. Pas assez de poussière, trop de brillant et surtout une totale absence d'odeur de beurre de yak... Mais le cadre est superbe. Un pont passe d'une montagne a l'autre. La végétation est luxuriante et les vue sur les rivières et la ville sont splendides.  

 

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Dans l'après-midi, je rallie le village de Baoguo, aux pieds de la montagne Emei. Des le matin, je pars a l'assaut accompagné de Lise, une américaine vivant a Hong Kong. Pour vous décrire un peu les lieux, Emei Shan c'est une succession de collines abruptes entièrement boisées parcourues par des escaliers en pierre et parsemées de temples. Partis a 9h de 600m environ, nous arrivons vers 13h a 1700m (après quelques successions de montées-descentes biensur...). Nous nous séparons la car Lise va vers le sommet, qui culmine a 3099m, tandis que moi je fais une boucle pour redescendre a l'hôtel avant la nuit. La boucle se révèle bien longue mais riche en émotions. Je traverse des temples perdus dans la foret, m'offre des points de vue spectaculaires, joue a explorer une grotte a la lumière de ma frontale (pas trop loin quand même car c'est terrifiant d'être seul dans un endroit pareil !). Les escaliers sont déserts et ce n'ai que le soir que je croise d'autres touristes, surtout chinois, qui me félicite de ce que je fais. Je réalise que peu de gens se tape de grandes ballades a pied et préfère visiter les endroits près de la route et accéder au sommet par un téléphérique. Certains se font même porter en palanquin pour les passages les plus durs. Et effectivement, les marches, c'est éreintant. Je fais plusieurs petites pauses étirements tout au long de l'après-midi car mes muscles frôlent la tétanie.

 

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On appercoit les escaliers qui continuent sur l'autre versant

 

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Des centaines de cadenas (sans serrures) pour sceller son vœu.

 

 

Vers la fin de la descente, je me fais agresser par un singe qui a repéré un sachet de biscuit en plastique brillant. Il me grimpe sur le dos et s'en empare avant que j'ai compris ce qui se passe. Je file mais il me suis un moment. Je suis obligé de forcer l'allure et de le tenir en respect avec mon bâton de bambou car il montre les crocs. Finalement, je lui jette des emballages vides et pars devant pendant qu'il les inspecte. Moi qui avait justement refusé de laisser ces emballages dans les poubelles croisées sur ma route, pour éviter que les singes les fouillent, me voilà bien malin ! Enfin, j'ai croisé un type a Chengdu qui s'était fait mordre par un de ces singes donc je m'en sors plutôt pas mal...



J'arrive a une des sorties de la montagne vers 18h. J'ai marché environ 7h, gravi et descendu 2000m, a la louche, pour combien de milliers de marches ? La montagne en contient 66 000. Bon courage a celui qui veut toutes se les faireMalgré mes précautions (étirements pendant et après, jambes en l'air le soir, et même décontractant musculaire avant de me coucher), je me suis levé ce matin avec de belles courbatures. Vue l'ampleur de la ballade, j'avais de toute façon prévu une journée de repos avant de reprendre la route mais je ne sais pas si ça suffira...



Je repars tout de même demain pour Kunming. 900 km a travers un massif montagneux et sur des routes dont je ne connais ni l'altitude, ni l'état, ni la température, ni l'intérêt. Enfin un peu d'aventure dans cette vie rangée ! Je vais retrouver le quotidien vélo-camping. Finis les petits hôtels. Du moins jusqu'à Kunming.

 

Voila pour cette fois. Profitez de la galerie photo, et n'hésitez pas a laisser des commentaires, qui font toujours plaisir.

 

A bientôt



Remy

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26 novembre 2010 5 26 /11 /novembre /2010 06:51

Bonjour a tous. Je continue le récit depuis Chengdu, en plein centre de l'empire du milieu.



Finalement, Éric et Lydie ont opté pour les régions tibétaines et nous avons pris le bus ensemble pour Lanzhou, dans le Gansu. Le voyage en bus a été toute une expérience. Si au départ, les chinois se sont un peu tenus, au fur et a mesure de heures, les fumées de clopes se sont accumulées comme dans un aquarium et les déchets on finis par tapisser le sol comme une moquette. Une fois le bus dans cet état, plus rien ne retenait les chinois de se livrer au sport national : le crachat (précédé comme il se doit d'un raclement de gorge a mi-chemin entre le cri de bête et l'auto-opération des amygdales...).



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Torture asiatique

Après 30 heures de bus et quelques pauses rapides et pas beaucoup plus agréables, Lydie nous dégote un hôtel tout confort avec une triple chambre pour 5 euros par personnes. L'occasion de monter les vélos au … 16e étage ! Par l'ascenseur évidemment. Record a battre.



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Preuve a l'appui

Le lendemain, nous reprenons enfin la route pour monter tranquille de 1500 a 2300m. Malgré la présence de nombreuses et somptueuses mosquées (qui finance tout ça ?), on se sent de plus en plus en Chine. Cultures en terrasses, toits incurvés, passion de portes ouvragées etc. Les températures sont clémentes la journée, mais un peu fraiche la nuit : -4°C le premier matin, -7 le second...

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On s'offre un moment d'anthologie avec la traversée d'un tunnel en construction. Un ouvrier nous ayant confirmée par des signes que l'on pouvait passer, économisant ainsi de la route et du dénivelé, nous nous engageons dans cette grotte obscure qui se révèle être encore loin de l'ouverture (dans les 2 sens du termes). 3.5 km de travaux, avec des parties entières sans éclairages (merci ma dynamo), des trappes ouvertes au milieu de la routes, des engins de constructions et des ouvriers circulant avec ou sans lumières, des échafaudages plus ou moins surs, des câbles et outils trainant au sol... et une petite surprise a l'arrivée : un trou d' 1m50 sur toute la largeur de la « route ». Les ouvriers nous aident a passer les bagages de l'autre cotée. Dans le tunnel, Éric a fait une vidéo qui représente bien l'anarchie qui y régnait, les passage sans lumière en moins. Il l'a mettra en ligne quand il pourra, je suppose.



Au matin du 3e jour, un vent glacial vent souffle très fort, ce qui a au moins pour avantage d'empêcher la tente de givrer. Nous avons une longue journée de pédalage pour arriver a Xiahe (prononcer Chia-Ré), ville dominée par l'impressionnant monastère de Labrang, détour incontournable sur notre chemin vers le Shichuan. C'est long, ça monte et mon genou se réveille, comme a chaque reprise de pédalage après une interruption trop longue. Mais les paysages sont chouettes et on voit de plus en plus de tibétains, si beaux, dans leur visages comme dans leurs habits. On relativise également notre effort en croisant des pèlerins avançant sur la route en se couchant par terre tout les trois pas...

 

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Certains font meme le tour en se prosternant entre chaque pas de coté. (photo d'Eric)


A la tombée de la nuit, je rejoins enfin les deux grimpeurs qui m'ont attendu tout l'après-midi car, « ya pas photo », je vais moins vite qu'eux en montée ! A l'auberge, nous retrouvons Noémie, baroudeuse croisée en Azerbaijan pour moi et en Ousbekistan pour les deux autres, et nous dinons au chaud en parlant de tous les voyageurs, cyclistes ou non, que nous avons croisés chacun a des moments différents de nos routes d'Asie centrale. Cette région est un vrai mouchoir de poche pour les touristes, obligées de s'arrêter dans les mêmes capitales pour faire les mêmes visas...



Au petit matin, je me réveille tôt et sors pour acheter de quoi petit-déjeuner. Les pèlerins et fidèles en tout genre sont déjà nombreux a s'élancer le long de l'enceinte du monastère. Je m'approche a distance, un peu curieux, et je suis irrémédiablement entrainer par le le flux (c'est une image) et la magie des lieux. Me voilà parti pour 3 km de marche, dans un matin glacé, accompagnant les tibétains, qui eux accompagnent la rotation des 1170 moulins a prière de l'enceinte. Le grincement de ses vieux moulins rajoute a l'atmosphère mystique des lieux. De temps en temps, une trouée laisse entrevoir par une porte somptueuse un temple ou un quartier d'habitation.

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De retour a l'auberge, je ne retrouve Éric et Lydie qu'au midi et apprends qu'eux aussi se sont laissés entrainer de la même façon ce matin.

Deux nouveaux cyclistes arrivent ce jour. Seb et Julie, dont vous pouvez lire les aventures ici : http://sebbouq.free.fr/

Ils viennent de passer une nuit de l'autre côté du col avec – 15°C dans la tente. On en profite donc pour s'équiper un peu contre le froid. Je me fais faire un sac en couverture polaire pour doubler mon duvet (6 euros pour 2m sur 1.75 de tissu, plus 50 cents pour la couture), j'achète de grosses jambières en laine pour protéger mes bras et mes mains, et je couds des genouillères et elasthane recouvertes d'une peau de yak (enfin, je dis yak pour le folklore, c'est probablement du chien...) pour me fabriquer des sur-chaussures.

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La classe internationale !

 

Le lendemain, c'est accompagné de deux autres touristes français que nous faisons la visite proprement dite du monastère, avec un moine-guide parlant anglais. Ça fait du bien de jouer un peu au touriste et on profite a fond de la visite guidée. Temples a la décoration chargée, encens, chants des moine en prière, sculptures en beurre de yak, milliers de Bouddha de différentes sortes et tailles, murs ornés de fresques, bibliothèques aux écrits soigneusement préserves dans de petites cases, et même musée renfermant les trésors offerts au monastère. Une vraie plongée dans la religion bouddhiste.

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Après avoir bien profité des lieux, il est tant de repartir. Le lendemain matin, je démarre avant les autres car mon visa de 30 jours arrive a sa fin et il me faut aller le renouveler a Hezuo, 70 km plus loin. Arrivé la-bas en fin de journée, on m'annonce qu' il est impossible de renouveler les visas ici, il me faut aller a Songpan. C'est sur ma route, et c'est parait-il un bon endroit pour ce genre de démarche mais je n'aurais pas le temps d'y aller seulement en vélo. Je retrouve les 4 loustics et nous passons la nuit dans un hôtel un peu trop luxueux, mais dans cette ville, on se fait refouler de tous les petits hôtels car ils n'acceptent pas les étrangers (et je ne m'attarde pas sur les petits déconvenues a la réception de ce qui semble bien être des bordels!).



Le lendemain, nous roulons plus ou moins a cinq, se suivant, se rattrapant et se dépassant selon les rythme de chacun. Je suis derrière, évidemment, mais je m'offre le plaisir d'enrhumer tout le monde en descente, a l'exception d'Éric, qui s'amuse a prendre mon aspiration par 40 km/h.

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Le midi, nous déjeunons de lamian (orthographe?), qui a remplacé les laghman centre-asiatiques comme plat de base des bords de routes, dans une gargote du village de Bola.



J'ai tourné une vidéos qui ne sera pas en ligne avant le Vietnam, au mieux...

Ce soir la, nous dormons a 3300m. Le diner dehors par -6 est un peu ridicule (allez faire la vaisselle quand l'eau au fond de la casserole gèle pendant que vous nettoyez deux ou trois couverts !). La nuit est l'occasion de records encore plus impressionnants : - 12°C dans ma tente (thermomètre au sol, sur une couverture de survie). Donc disons minimum -15°C dehors... A part la question de sortir de son duvet avant que le soleil réchauffe un peu tout ça, et le problème de l'eau de la gourde gelée, ça se fait, mais ça commence a plus ressembler a de l'expédition qu'a des vacances...


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Pour avancer plus vite, je laissent les amis derrière pour mettre le vélo dans un des tripotes qui pullulent dans les campagnes chinoises. Il me fait faire gracieusement presque 20 km de montée. Je n'ai plus qu'a finir le col et a pédaler le reste de la journée dans un paysage de colline et de plateaux d'altitude, tout en or et bruns. Au moment de me poser le soir, j'attaque ce qui ressemble a un nouveau col, quand un petit camion sans chargement passe a ma portée. Quelques signe et me voilà en route pour... une somptueuse descente vers la prochaine ville ! Ce n'est que justice, il faut bien être puni de temps en temps quand on triche.

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J'évite donc la nuit de camping par -15°C et me réfugie.. dans un hôtel miteux sans eau et sans chauffage ou il fera -1°C toute la nuit.

Le lendemain, je profite encore de la gentillesse des locaux en m'accrochant a la remorque d'un tracteur et en mettant le vélo a l'arrière d'un tripode pour un col et un tunnel non éclairé (le tripode en question n'avait pas lumière d'ailleurs, ce qui nous a obligé a rester quelques minutes au milieu du noir en attendant qu'un véhicule digne de ce non éclaire la route de ses phares...). Je pédale quand même pas mal entre ces épisodes et j'arrive a Zoige, ou je prends le lendemain matin un bus pour Songpan. 2 heures (et 2 euros dans la poche du chauffeur, pour qu'il accepte le vélo) me suffisent pour arriver au PSB (Police de l'émigration) tant attendu ou l'on m'annonce... que l'officier en charge des visa est absent pendant un mois pour cause de formation. Il me faut aller a Chengdu. Le problème c'est que mon visa fini demain, et j'ai un peu peur que le PSB de Chengdu trouve que c'est trop tard et ne me donne par exemple que 10 jours pour quitter le territoire (ça se fait, parait-il). J'achète donc un billet pour le bus de 6h, le lendemain matin et me réveille... a 5h40. Heureusement, tout est prêt et je n'ai plus qu'a courir a la gare routière, non loin de l'hôtel, en poussant mon vélo (en partie démontée pour le trajet). Le bus de 6h est biensur plein, mais celui de 6h10 nous embarque pour 5 euros de plus, moi et le vélo.

Le trajet est tranquille. Et j'arrive vers14h a Chengdu. Au PSB, on me dit de revenir demain avec les papiers nécessaires (notamment une facture d'hôtel, ce que je n'ai pas puisque je viens d'arriver, ainsi que la preuve que j'ai 3000 Us dollars sur mon compte). Je me méfie et argumente que mon visa se termine aujourd'hui mais d'après la policière, le jour d'entrée sur le territoire ne compte pas et il me reste donc encore demain...

Je reviens donc des l'ouverture le lendemain avec les papiers nécessaires et on accepte mon dossier, en me demandant de revenir le 2 décembre, soit 7 jours plus tard.



Voilà pour les péripéties bureaucratiques, qui font prendre a la Chine un arrière goût désagréable de Kazakhstan. J'ai parfois l'impression que mon voyage est plus proche de la performance administrative que de la performance sportive ! Et encore, je ne suis passé ni par l'Iran, ni par le Turkménistan, ni par l'Ouzbékistan, économisant un paquet de ce genre de tracasseries.



Depuis je suis dans une guest house très grande mais très amicale (Sim's cozy garden Hotel) avec plein de backpackers, notamment des cyclistes. C'est un peu l'endroit ou tous les autres propriétaires de guest house devrait venir faire un stage pour s'améliorer. Ça va grandement améliorer mon attente forcée dans cette ville. 

 

Eric et Lydie passent quelques jour a Songpan. Seb et Julie les ont peut etre rejoints ou sont encore derriere, je ne sais pas. Le convois de cycliste francais n'aura pas duree tres longtemps mais c'etait bien marrant !

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Voilà pour les derniers épisodes. Merci pour vos mails et pour les nombreux commentaires, c'est toujours un plaisir.

N'hésitez pas a visionner la galerie de photo de la Chine, pour en voir plus.



A bientôt.

 


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